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Le blog des Amoureux de Banyuls
9 juin 2015

Au musée Maillol

affiche_expo_maillol

Maillol juin

Introduction

Cet été, le musée Maillol propose une promenade à travers des regards choisis de photographes, professionnels ou occasionnels, posés sur Maillol et son œuvre, qu’ils soient contemporains de l’artiste ou non.

Grands photographes renommés (Druet, Brassaï, Ostier, Karquel, Doisneau, Drayer jusqu’à Frank Horvat), ou amis de passage qui fixent humblement sur la pellicule la trace de leur visite à Maillol (Kessler, Mirbeau, Rewald, Carré, anonyme), tous n’ont pas réalisé des chefs-d’œuvre de l’art photographique, mais chacun a su inscrire la trace de sa rencontre et de son rapport discret avec le sculpteur.

Ces images captent notre attention car elles sont porteuses d’un moment rare, d’une atmosphère particulière, voire d’une étrangeté de hasard, une beauté en train de se faire, des regards croisés. Elles racontent surtout des liens d’amitié et de confiance, de reconnaissance mutuelle. Car Maillol était assez méfiant à l’égard des photographes, il ne laissait pas si facilement photographier son travail. Détestant très souvent les prises de vue de ses bronzes, dont les reflets pouvaient défigurer ses sculptures, il appréciait davantage le résultat obtenu avec les plâtres et les terres cuites.

Il s’agit ici d’entrer dans une véritable conversation à trois, entre le photographe, son sujet (Maillol et ses œuvres) et l’observateur qui découvre ces photos, quelquefois non dénuées d’humour.

Olivier Lorquin
Président du Musée Maillol
Les Photographes

L’écrivain Octave Mirbeau (1848-1917), passé voir Maillol dans son atelier de Marly-le-Roi vers 1905, saisit sur le vif le plâtre encore inachevé de L’Action enchaînée, une des premières commandes faites au sculpteur d’une œuvre monumentale : débris, ustensiles de fortune pour maintenir la statue debout, le cliché répond à celui d’Eugène Druet (1867-1916), inventeur du procédé qui porte son nom.

Dans le secret de l’atelier, le comte Harry Kessler (1868-1937), mécène et ami de Maillol, nous permet d’assister au muet dialogue plein du mythe merveilleux entre l’artiste-Pygmalion et sa création-Galatée (L’Eté).

John Rewald (1912-1994), jeune historien de l’art, prend beaucoup de photographies de Maillol, de ses œuvres, des lieux qui l’entourent, au cours de ses différentes visites à l’artiste entre 1938 et 1941, à Marly comme à Banyuls. Il capte ce moment extraordinaire de la pose de Dina Vierny, reprise en de nombreux dessins par Maillol et qui donne naissance à l’œuvre ultime, intitulée par J. Rewald lui-même, Harmonie.

Louis Carré (1897-1977) s’inscrit dans les aventures artistiques de Maillol avec Dina Vierny à la métairie de Banyuls pendant la seconde guerre mondiale. Le marchand d’art parisien arrête l’étonnant instant de tendresse entre le modèle et le sculpteur.

André Ostier (1906-1994) fait le portrait de Maillol, jouant des réverbérations lumineuses subtiles à travers les rideaux de l’atelier : il transforme en sculpture Maillol lui-même.


Gaston Karquel (1906-1971) est venu à Banyuls en tant que photographe de plateau pour le documentaire réalisé par Jean Lods sur Maillol en 1943. A cette occasion, il cadre et capture le quotidien de l’artiste, sans pour autant photographier « l’homme au travail », mais bien le beau geste d’une vie paisible et simple.

Walter Drayer (1911-2000), parcourt l’atelier et le jardin de l’artiste, et les sculptures, abandonnées là à elle-même dans un arrêt du temps, subissent le sortilège de la Belle au bois dormant.

Les yeux pétillants et humanistes de Brassaï (1899-1984), se posent sur le travail d’un autre artiste, se chargent d’une émotion et d’une intensité propres. Venu une première fois dans l’atelier pour la revue Minotaure qui publiera ses photos dans son numéro de décembre 1933, il revient, à la demande de Maillol cette fois, pour réaliser l’affiche de la grande exposition de 1937 au Petit Palais à Paris. Brassaï fait vibrer dans la lumière de son regard la vie matérielle, luminescente des sculptures.

Robert Doisneau (1912-1994) s’en allait à un rendez-vous professionnel un beau jour de 1964, quand, traversant les jardins des Tuileries, il croise Dina Vierny en train de diriger la mise en place des sculptures de Maillol qui habiteront les lieux. Doisneau oublie son rendez-vous et se met à photographier l’amusante situation de ces bardeurs costauds retenant à pleines mains les formes nues des statues.

Frank Horvat (né en 1928) vit littéralement avec les statuettes de Maillol, dans leur chair de matière et de lumière de sévère sensualité. La pertinence de son axe de prise de vue nous ouvre une porte. Horvat n’interprète pas l’œuvre par la photographie, il offre une avancée poétique de notre regard sur elle.


 




                                   

                

 

                                

                

                                

                                 

                

 

                                   

                                                                                                   

                  

               

                

                

                                                                                                   

 

Plâtre          de           l’Action                  enchaînée             dans       l’atelier                  de           Dina        Vierny    posant    pour      

Maillol,       Marly-­‐le-­‐Roi,                   circa       1905                      Harmonie,                             

Contretype                moderne,              tirage     couleur                 numérique                           Banyuls,    mars       1941     

sur               papier    brillant                   Tirage     d’époque              sur          papier   

   Collection               particulière         

DR                           

               

                  

                

                

 

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